Triathlon de Carcassonne 18 mai 2019 : le baptême de Romuald

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Romuald nous raconte son premier triathlon ! Il n’a pas choisi la facilité avec le format M de Carcassonne ! Bravo à lui, la prochaine fois, tu seras au top 🙂 et merci pour le rappel de la réglementation !


Après quelques mois d’entrainements et de préparation pour ce défi que je me suis lancé, j’y suis : je vais participer
à un triathlon !
L’épreuve se déroule à Carcassonne et est une étape importante pour le Club Defiman. Tant mieux
car cela me permettra d’être entouré de personnes connues et de bénéficier de conseils. Arrivé assez
tôt sur place, j’essaie de m’approprier le site afin de prendre des repères et faire diminuer le stress
qui s’est installé en moi depuis 2 jours.
Arrivent ensuite les autres membres du club : d’abord Elodie et Philippe, puis les gars Yann, Fred et
Benoît. Je me précipite vers eux et je les bombarde de questions sur l’épreuve afin de me rassurer.
Première peur : Je découvre un nouveau sport conditionné par des règles très strictes qu’il me faut
intégrer au plus vite afin d’éviter une éventuelle disqualification. (mettre son casque avant…, mettre
le porte dossard devant/derrière…, marcher jusqu’à la ligne avant de monter en selle, laisser une
distance suffisante entre les concurrents pour éviter le drafting …etc…).
Arrive l’heure du dépôt des affaires. Nous allons en groupe sur le parc ou l’on contrôle nos identités.
A l’entrée, une jeune fille de l’organisation écrit sur mon mollet gauche et mon épaule gauche mon
numéro de dossard. J’ai le numéro 34 et elle me dit : « 34, bien, je suis de Béziers alors vous allez
faire une belle course ». Ca y est ! Je suis au départ d’un triathlon. « Merci mais c’est mon 1er Tri alors
je ne crois pas. Je suis juste là pour découvrir.

Partie 1 : la natation

Le speaker annonce qu’il nous reste peu de temps pour s’échauffer et nous demande de ne pas
tarder à rejoindre la ligne de départ. Une fois sur place, la tension monte d’un cran. Le départ en
natation au milieu de 300 autres me stresse. Je regarde autour de moi, et je vois Yann, Fred et
Benoit tout sourires. Ils n’attendent que ça, et s’en font même une joie. Je me dis que je suis entouré
de « barjots ». Alors qu’ils s’avancent pour rejoindre les premières lignes et participer à la bagarre
aquatique, je décide de reculer et de laisser partir le gros des troupes.
Enfin le départ est donné. Tout le monde se précipite dans l’eau. Je m’élance un peu derrière, rentre
dans l’eau et je commence à nager. Je ne vois presque rien. Sans lunettes de vue et sans lentilles, je
suis une taupe et je ne vois pas les bouées. Ma première pensée est qu’il faudra absolument que je
règle ce problème de vision avant de m’engager dans une nouvelle épreuve. Mais cette pensée
disparait très vite car je commence à recevoir des coups d’autres concurrents nageant autour de moi.
Je perds mes moyens. Je n’arrive plus à nager en crawl. Tant pis, je nage en brasse. Autour de moi,
c’est la même chose : un mélange de crawl et de brasse. J’essaie à plusieurs reprises de repartir en
crawl mais je n’arrive pas à me détendre et à respirer.
Au bout d’environ 1100 mètres, je ressens des douleurs aux cuisses. Je commence à angoisser. Je me
retourne sur le dos. Je commence à me dire que je vais devoir abandonner. Je pense aux copains qui
sont des fusées dans l’eau et qui sont surement en train de terminer. C’est pas possible je ne peux
pas abandonner déjà. Pour ménager une jambe, je nage « comme le chef Chaudard dans la 7eme
compagnie » sur un coté, et au bout de quelques longueurs je me surprends à sourire en repensant
au film.
Je suis ramené à la course en me faisant dépasser par des bonnets bleus. Je comprends de suite. Je
viens de me faire doubler par les femmes qui sont partis 5 minutes après nous. Je décide de
continuer, de ne pas lâcher et de sortir de l’eau.

Enfin au bout d’un long effort, avec des jambes tétanisées, je retrouve la terre ferme. Je me dis qu’il
faut que je rattrape mon retard et que je vais partir en courant rejoindre les stands pour faire ma
transition T1.

Partie 2 : le vélo

Peine perdue, les jambes sont lourdes et ne répondent pas. J’atteins donc le parc à vélo en marchant
et en suivant les concurrents devant moi. Je vois toujours tout flou. Le parc est au 3/4 vide. Il ne
reste pas beaucoup de vélos. Cela me motive un peu. En ayant nagé aussi mal, je ne sors pas dernier,
et maintenant je vais enchainer avec la partie vélo, celle où je suis le plus à l’aise.
Je m’engage dans l’allée ou j’ai déposé mes affaires, et je cherche mon vélo. J’essaie de reconnaitre
ma place mais je ne vois rien. Je continue d’avancer et je me rapproche de la fin de l’allée. J’ai du
aller trop loin. Je me plisse les yeux pour déchiffre les N° d’emplacement. Je repère nos places.
Comme prévue les vélos de Yann, Fred et Benoit ne sont plus là. Par contre je suis étonné de voir
celui de Philippe à coté du mien.
Je me jète sur mes lunettes de vue, et le monde autour de moi redevient de suite plus clair. Je me
permets même de jeter un coup d’œil à l’ensemble du parc. Je commence à me changer pour passer
d’une tenue de nageur à celle de cycliste. La combinaison est bloquée aux bas de mes jambes. Je
m’assois par terre, et je tire dessus pour l’enlever. Puis je mets mon casque et
mon porte dossard comme je l’avais prévu pour éviter toute disqualification. Malgré les conseils
contraires, je décide d’essuyer mes pieds et de mettre des chaussettes. Maintenant que je suis sorti
de l’eau et après avoir pensé à l’abandon, je me dis qu’il ne faut pas que je prenne de risque et que je
dois aller jusqu’au bout, tant pis pour la perte de temps.
Je suis en train de mettre mes chaussettes et chaussures quand arrive Philippe. Nous échangeons 2
mots dont je ne suis même plus capable de me rappeler dans le feu de l’action. Je prends mon vélo
et je marche jusqu’à la ligne de sortie du parc où un arbitre surveille puis j’enfourche enfin mon vélo.
Je me sens bien mieux que quelques minutes avant même si les jambes sont toujours lourdes.
J’ai reconnu le début du parcours le matin même, et je sais qu’il y a une petite bosse bien raide au
départ, puis une montée longue de 5/6 km entre le 5eme et le 10eme appelée le col du poteau. Je
roule. Je retrouve mon élément favori. J’adopte un rythme plutôt en vélocité qu’en force car je sens
que j’en manque. Je veux aussi m’économiser musculairement pour la partie course car d’après les
retours d’info, elle est très cassante.
Je suis dans la montée du col du poteau quand j’aperçois devant moi une tri fonction aux couleurs
des Défimans. Je suis en train de le rattraper et quand j’arrive à sa hauteur, je suis très surpris de
reconnaitre Elodie qui est partie 5mn derrière nous. Je me dis merde, je ne l’ai pas vu passer. Elle a
du faire une très belle partie natation. Je la double et lui lance « allez Elo » en guise
d’encouragement.
Je continue ma grimpée .Comme souvent dans les cyclos, je double pas mal de concurrents dans les
montées, mais je sais que je me ferais rattraper dans les descentes. Pour l’instant peu importe,
rattraper et doubler, gagner des places me fait beaucoup de bien aux moral et me booste. Il faut que
je garde mon rythme sans me laisser griser et ne pas mettre dans le rouge. Aujourd’hui, il y a une
course à pied derrière.
Le parcours vélo est bien vallonné. De quoi faire plaisir aux grimpeurs, descendeurs, ou bien rouleur.
Il y en a pour tout le monde.

Partie 3 la course à pied.


Je termine la partie cyclo et je vois le parc. Je vois un arbitre avec un drapeau nous indiquer la ligne
avant laquelle il faut descendre de vélo et terminer à pied. Je regagne mon emplacement et
j’effectue ma transition T2 : passage de cycliste à coureurs. Tout d’abord, je tourne mon dossard
pour le faire apparaitre sur le devant. Puis j’enlève casque, gants et chaussures pour une casquette,
et des runnings.
Je prends un gel et je démarre. J’essaie d’adopter un bon rythme, mais aux bout de quelques
minutes, je retrouve mes jambes très dures, comme lors de la fin de la natation. Dès ce moment, je
sais que cette partie ne sera pas facile. Le parcours consiste en 2 tours complets du lac, et comme
annoncé, il est très cassant. De temps en temps se dressent devant moi des raidards assez prononcés
dans lequel je n’ai pas la force de passer en courant.
Je marche donc dans certaines côtes puis repart en courant une fois au sommet. Les jambes se font
de plus en plus dures. Je suis à la moitié de mon 1er tour quand j’entends quelque un m’appeler et
m’encourager. C’est Yann. Il fait son 2eme tour. Il me dit que c’est bien et de pas lâcher et de
continuer à courir. Cela fait du bien. Un peu plus tard, c’est Benoît qui me rattrapera et me dira plus
ou moins les mêmes mots d’encouragements.
Je continue à courir. Je sens que j’ai effectué la plus grand partie du tour du lac et que la fin du 1 er
tour est proche. Je retrouve Yann et Benoit sur la ligne d’arrivée, ils ont terminé. Ils m’encouragent
une nouvelle fois, me disent de m’arrêter aux ravitaillements et de bien boire. J’écoute leurs conseils.
J’ai très mal aux cuisses, qui sont tétanisées. Je repars faire le 2eme tour. Malgré le fait que nous
faisons une course individuelle, je sens par leurs encouragements de faire partie non plus d’un club
mais d’une équipe, d’une team : la team Defiman! Il faut que je termine. Au cours de ce second tour,
c’est une alternance de course, marche et pause rapide pour un massage des cuisses.
A la moitié de ce tour, Philippe me rattrape. Je sais que c’est un excellent coureur et qu’il va
terminer sur une allure que je ne pourrais pas suivre. Arrivé à ma hauteur, nous nous encourageons
mutuellement, et je lui demande s’il a croisé Elodie. Il me répond qu’elle est juste derrière nous.
Super, nous sommes tous là.
Je termine enfin la partie course à pied plus en me dandinant d’un pied sur l’autre qu’en courant. Je
suis heureux, je vais réussir mon défi. À l’abord de la ligne d’arrivée, j’aperçois les autres défimans
déjà arrivés, qui m’encouragent. Je franchis la ligne d’arrivée tout sourire malgré les douleurs et je les
rejoins. A peine nous commençons à discuter, que Philippe nous annonce qu’Elodie arrive.
Ce triathlon a été source d’expérience et de remise en question. Le triathlon est la somme de 3
sports, et chacun des 3 doit être travaillé. La natation est une des composantes que j’ai négligé ou
sous estimé, et elle a failli me faire échouer. Je ferais donc prochainement un focus dessus pour
m’améliorer.
Mais je suis heureux. Je suis allé jusqu’au bout et j’ai franchi la ligne d’arrivée. J’ai réussi mon défi.
Longtemps après l’avoir rêvé puis pensé, je suis un triathlète. Je suis un défiman.