Trol Enez swimrun 29 septembre 2022

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Compte rendu Troll Enez swimrun 2022, team Swimrun Hérault. récit par Yann Ducoq

Je m’en rappelle très bien quand Arnaud me propose un petit swimrun en Bretagne début octobre. Sur le papier ça avait l’air sympa. 41km de course à pied et 9km de natation. Au moins on ne va pas jusqu’en Bretagne pour rien. Et depuis Otillo Malte en 2019 on n’avait rien fait ensemble. Alors j’ai dit oui, pour le meilleur et pour le pire.
Un joli swimrun sur la terre de mes ancêtres, c’était une très bonne occasion pour découvrir le golf du Morbihan.


Jour de course, ça fait 2 jours que l’on est sur place et on n’a pas encore trop vu le soleil. Mais on nous annonce une météo pleine de surprise. Les prévisions sont variables, plus ou moins de vent, plus ou moins de pluie, tampis pour le soleil. Comme dirait Olivier : « on n’est pas ici pour acheter du terrain ».
Le départ est donné à 8h du matin dans une ambiance exceptionnelle, le jour se lève à peine et nous avons le droit à une allée de fumigènes pour nous mettre dans l’ambiance.
On décide de partir vraiment tranquille pour les 4 premiers kilomètres de course à pied. C’est l’échauffement avant de se mettre à l’eau. J’ai mis la combi manche longue + une sous couche en mérinos pour être sûr de ne pas avoir froid. Arnaud lui est en combinaison débardeur avec des manchettes pour enfants sur les bras. La classe !
Arrive la première natation avec le verdict décisif ! L’eau est bonne (17 degrés) mais ça bastonne vraiment. Le vent forme une houle pas du tout agréable pour nager. Tant pis pour la glisse, on va nager comme des bourrins toute la journée en essayant de ne pas trop boire la tasse.
On finit de régler la longe dans l’eau comme des touristes, avant de récupérer une dizaine de places.
On repasse sur la plage du départ pour une remise à l’eau vers l’île de Boëd.
Il y a un peu de courant mais ça reste raisonnable. L’île est très sauvage, le temps de faire quelques films et quelques photos et on doit se remettre à l’eau pour une grosse natation de 1500m afin de rejoindre l’île de d’Arz.
Et là, alors que l’on se finissait une petite vidéo avant la mise à l’eau on se fait rattraper par Olivier et Anthony son nouveau binôme, rencontré la veille sur Tinder. On chambre bien sûr car on les croyait encore largement devant. On les laisse partir, le temps de ranger la caméra et de repérer la trajectoire à prendre.
Le vrai chantier commence ici. A la base 1500m de nage c’est long sur un swimrun, mais dans les conditions de mer qu’il y a ça devient de la survie. On dépasse rapidement le jeune couple mais très vite ça devient impossible de nager correctement. La houle et les vagues viennent constamment se fracasser contre nous. La respiration se fait quand on peut, et lever la tête pour regarder la trajectoire est le plus souvent infructueux tellement la houle est grosse et empêche de voir au loin.
On y passe 27 longues minutes mais on est heureux d’avoir fini ça.
Une petite course à pied sur l’île d’Arz pour bien reprendre nos esprits et l’on découvre le bonheur des ravitos Troll Enez. Avec entre autres : des pizzas, des patates et de la soupe !!! De quoi requinquer n’importe quel swimrunneur qui a trop bu la tasse. C’est bon et la journée va être longue alors on prend notre temps pour savourer tout ça.

On repart vers la pointe de Brouel pour effectuer encore une belle natation afin de rejoindre l’île aux Moines. La natation est courte mais intense. 700m en plein courant. En sortant on voit Elodie qui nous encourage et qui découvre que l’on a déjà largement dépassé Olivier et Anthony.
Nous voilà maintenant sur l’île aux Moines. La course redevient plutôt coureuse. On alterne entre longue course à pied et natation plus calme car à l’abri du vent. On fait beaucoup de films, on recroise souvent les mêmes binômes car notre niveau en nage est bien meilleur que celui en course à pied. L’île est très jolie mais elle est grande. Et ça prend du temps pour faire le tour complet. Au 35ème kilomètre on la quitte enfin pour prendre la direction de l’arrivée.
On retourne alors jouer dans les vagues et le courant pour dans un premier temps retourner sur l’île d’Arz. La natation est solide mais elle passe bien. L’île nous montre alors tous ces charmes allant même jusqu’à nous offrir un petit rayon de soleil. C’est beau, c’est calme alors on ne court pas trop vite pour en profiter.
On termine notre visite sur l’île d’Arz par un nouveau ravitaillement en patates et pizza. Le bénévole présent nous donne alors de précieux conseils sur la natation à venir. 1300m en plein courant. En gros pour aller chercher la première bouée qui est tout droit il va falloir partir bien à droite. On applique les précieux conseils mais on atteint quand même très péniblement la bouée quasiment en remontant le courant. On se prend alors un petit grain comme disent les marins. La houle se forme,
la pluie tombe et la deuxième bouée parait très très loin. On y parvient finalement grâce à une nage en crabe pour contenir les courants. On sort de l’eau après 25 minutes de bagarre. Mais les jambes sont bien raides. C’est quasiment impossible de courir.


On est au 42 ème kilomètre de course et le manque d’entrainement en course à pied se fait ressentir.
Au bord de l’eau, les couvertures de survie sont de sortie pour deux swimrunners en hypothermie.
Nous de ce côté-là on est bien. On continue pour découvrir les surprises des derniers kilomètres. Une entrée d’eau dans la vase, une natation à contre-courant avec une sortie d’eau dans les rochers. De quoi bien occuper la fin de course. On termine par une grosse course à pied de plus de 4 kilomètres où je m’offre le luxe d’un petit arrêt pipi pour profiter pleinement du moment. Et oui je tiens à préserver ma combinaison de fluide corporels non identifiés.
L’arrivée est là, après 7h30 de course, on est quand même très heureux de terminer cette magnifique course.
On repart de la Bretagne avec des souvenirs pleins la tête, convaincus que le soleil est plus timide que chez nous et que les ravitaillements à la patates c’est la vie !!!
Un grand merci aux organisateurs et à l’ensemble des bénévoles du Troll Enez Swimrun. Une course faite par des swimrunneurs et pour des swimrunners.

Arnaud et Yann, Team Swimrun Hérault.